La gestion du poids en kinésiologie
La question du poids revient souvent dans les consultations de kinésiologie. Certains viennent avec le souhait de perdre quelques kilos, d’autres parce qu’ils se sentent enfermés dans des comportements alimentaires qu’ils n’arrivent pas à modifier. D’autres encore évoquent une fatigue chronique, un rapport conflictuel avec leur corps ou une impossibilité à se motiver pour bouger.
Dans tous ces cas, la kinésiologie peut être soutien sur ces problématiques. Il est également important de rappeler que ce n’est ni une baguette magique, ni une méthode de régime. Pour comprendre ce qu’elle peut apporter – et ce qu’elle ne peut pas – il est essentiel de connaitre le lien entre poids et stress, et de situer la kinésiologie dans un cadre plus large, où l’accompagnement pluridisciplinaire a toute sa place.
Relation entre poids & stress
Le stress n’est pas seulement une tension psychologique : il a un impact direct sur la physiologie. Lorsqu’un individu perçoit une menace, qu’elle soit réelle, symbolique ou simplement anticipée, l’amygdale, structure clé du cerveau émotionnel, déclenche l’activation de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien. Résultat : libération de cortisol et d’adrénaline.
À court terme, ces hormones permettent au corps de mobiliser de l’énergie pour réagir. Mais quand cette activation devient chronique, les effets sont délétères. Le cortisol augmente la glycémie et favorise le stockage des graisses, en particulier autour de l’abdomen. Il perturbe les signaux de faim et de satiété, rendant plus difficile l’écoute de ses besoins réels. Il entretient une inflammation de bas grade, qui fatigue l’organisme. Et, il alimente des comportements de compensation, comme le grignotage ou la recherche d’aliments sucrés et gras.

Ce cercle vicieux est bien connu : plus le stress est élevé, plus la personne est tentée de compenser par l’alimentation, ce qui peut entraîner une prise de poids. Et plus le poids augmente, plus cela devient une source de stress ou de culpabilité. À cela s’ajoute une dimension comportementale : face à la fatigue ou à l’anxiété, l’envie de bouger diminue, les tensions musculaires s’installent, et la régulation naturelle du corps est freinée. Le poids devient alors non seulement une question de calories, mais aussi de stress accumulé et de stratégies d’adaptation automatiques.

Ce que la kinésiologie permet
La kinésiologie offre un espace pour explorer et transformer ces automatismes. Elle ne s’adresse pas directement au poids, mais au stress et aux tensions qui l’entretiennent. Que cela soit des tensions liées à certaines situations, des comportements de compensation face à l’angoisse, ou encore des habitudes alimentaires installées, cette approche permet d’accéder à ce qui échappe au contrôle conscient et d’en faire un levier de changement.
Réguler le système nerveux
Les stimulations sensorielles utilisées en kinésiologie agissent sur le système nerveux autonome. Elles favorisent l’activation du parasympathique, le système de repos et de récupération, en réduisant l’hyperactivation du sympathique. Résultat : baisse du stress, meilleure digestion, régulation des signaux de faim et de satiété.
Reconnecter le corps à ses sensations
Beaucoup de personnes qui luttent avec leur poids sont déconnectées de leurs sensations internes : elles mangent sans avoir faim, ne sentent pas la satiété, ou utilisent la nourriture comme apaisement. En travaillant avec les ressentis corporels, la kinésiologie aide à retrouver une connexion avec son corps. Parfois, ne pas écouter ses sensations est également une stratégie de protection liée à certains traumatismes. On va donc pouvoir accompagner cela afin que le corps retrouve la sécurité nécessaire.
Soutenir l’estime de soi et la motivation
La relation au poids est souvent chargée de jugements, de culpabilité et de croyances limitantes comme « je n’ai pas de volonté », « je n’y arriverai jamais ». En libérant les stress associés, en permettant au cerveau d’intégrer de nouveaux circuits, la kinésiologie aide à saisir de nouvelles opportunités. Elle redonne confiance, ce qui est essentiel pour engager et maintenir des changements.
Ce que la kinésiologie ne permet pas
Il est fondamental d’être clair : la kinésiologie n’est pas une solution miracle à la perte de poids. Elle ne fait pas maigrir directement : aucune technique de kinésiologie ne brûle des graisses. Elle agit sur les causes de stress, pas sur le métabolisme lui-même. Elle ne remplace pas une alimentation équilibrée : un travail avec un professionnel de santé type diététicien ou nutritionniste est souvent primordial dans le processus de gestion du poids.
La kinésiologie ne se substitue pas à l’activité physique : bouger reste essentiel pour la santé et la régulation du poids. Elle n’annule pas les pathologies : en cas de troubles endocriniens, de diabète ou d’obésité sévère, seul un suivi médical est adapté. Elle n’offre pas de résultats instantanés : il s’agit d’un accompagnement progressif, qui demande implication, répétition et engagement de la personne.
La kinésiologie aide à lever des freins et à créer un terrain favorable au changement, mais elle ne remplace pas les autres piliers indispensables à la santé.

L’importance d’un accompagnement pluridisciplinaire
Le poids n’est jamais seulement une question de volonté. Il dépend de nombreux facteurs : biologiques (génétique, hormones, métabolisme), comportementaux (habitudes alimentaires, sédentarité), psychologiques (rapport au corps, estime de soi), et sociaux (pression familiale, culturelle, professionnelle).
C’est pourquoi la gestion du poids nécessite souvent une approche pluridisciplinaire avec un médecin pour vérifier l’absence de troubles métaboliques ou hormonaux, un diététicien ou nutritionniste pour ajuster l’alimentation, un coach sportif ou éducateur en activité physique adaptée pour relancer le mouvement, parfois un psychologue pour travailler sur les troubles du comportement alimentaire ou les blessures émotionnelles, et le kinésiologue, qui accompagne la régulation du stress, la libération des blocages corporels et la reconnexion aux sensations.
En travaillant ensemble, ces approches ne s’opposent pas, mais se complètent. La kinésiologie prend alors toute sa place : elle aide à lever les freins inconscients et à rendre plus fluides les changements proposés par les autres professionnels.
La kinésiologie n’est pas une méthode miracle, mais un accompagnement qui agit sur le stress et les tensions qui bloquent la régulation naturelle du corps. Elle permet de mieux écouter ses besoins, de retrouver un rapport plus apaisé à l’alimentation et au mouvement, et de soutenir la motivation.
Ses limites doivent être claires : elle ne fait pas perdre du poids par magie, et ne remplace pas un suivi médical ou nutritionnel. Mais dans une approche pluridisciplinaire, elle peut jouer un rôle clé pour favoriser des changements durables et restaurer la confiance en son corps.
Le poids, en réalité, n’est pas seulement une question de chiffres : c’est avant tout une question d’équilibre. Et c’est précisément dans la recherche de cet équilibre que la kinésiologie trouve toute sa place.

